En voyant courir votre chien comme un fou après sa balle, vous vous êtes certainement déjà demandé ce qui suscite cet engouement.
Pour certains de nos compagnons à 4 pattes, la fascination pour les balles tourne parfois à l’obsession ou à l’addiction, à tel point que certains maîtres en viennent à se demander si tout cela est bien raisonnable et sain.
Pour mieux comprendre cette fascination, il faut se mettre à la place du chien et adopter sa vision du monde. C’est ce que les scientifiques essayent de faire, en mettant au jour les ressorts psychologiques et physiologiques qui conduisent à ces comportements.
L’instinct de chasseur, c’est la base
Les chiens sont connus pour avoir un instinct de chasseur très développé, même si ce dernier varie sensiblement selon les races.
L’instinct de chasseur est simplement l’inclinaison naturelle des chiens (et des carnivores en général) à poursuivre et capturer des proies. Contrairement aux loups cependant (dont les chiens descendent mais avec des évolutions majeures), ils ont subi avec le temps une altération de cet instinct, en les rendant tout simplement moins prédateurs que leurs ancêtres.
Là où les loups, pour des besoins de survie, poursuivent leurs proies, les tuent, les dépècent et les consomment, les chiens n’accomplissent plus qu’une partie de cette séquence, sous l’effet de la domestication. Avec des variantes tout de même très importantes selon les races.
Ainsi, l’instinct de recherche par l’odorat a été amplifié chez les chiens de chasse de type bloodhounds, basset hounds et beagles, tandis que les chiens de troupeau de type border collies ont développé davantage leurs capacités visuelles au détriment de l’instinct de morsure (ne serait-ce que pour éviter de blesser les bêtes de troupeau).
Certaines races de chien conservent néanmoins une bonne partie de la “séquence loup” dans leurs gènes : les terriers, en particulier les rat terriers, conservent cet instinct de chasseur et tueur de vermine.
La balle comme matérialisation de l’animal de proie
Quel rapport entre une balle et une proie ? Apparemment, aucune si ce n’est que dans la perspective du chien, c’est quelque chose qui bouge vite, de façon parfois erratique et qui va stimuler instantanément son instinct de chasse.
Quand le chien attrape la balle dans sa gueule et remue sa tête, il reproduit la scène de la proie attrapée et qu’il s’apprête à achever !
Quand votre chien mastique ses jouets et les taille en pièces, ne vous posez plus de questions ! Il est en train de reproduire la séquence de dissection de la proie décrite plus haut.
Reste à éviter la phase d’ingestion qui, s’agissant de plastique, peut aboutir à des situations très embarrassantes de type occlusion intestinale !
A surveiller donc quand vous laissez votre compagnon s’exciter sur son jouet, si vous voulez éviter de finir aux urgences vétérinaires.
Et si la dopamine était la clé ?
Les scientifiques ont démontré comment le fait d’obtenir quelque chose par un effort plutôt que sans rien faire constituait une source de satisfaction pour l’animal, une forme de récompense.
Chimiquement, cela se traduit dans son cerveau par de la production de dopamine.
Et ce type d’expérience est d’autant plus importante pour lui que le manque de stimulation lié à sa domestication le prive de cela en temps normal.
Une balle n’est certes pas une proie à déguster mais elle agit comme une récompense et symbolise la proie.
Les chercheurs ont trouvé deux motifs principaux qui sous-tendent la course derrière la balle et le plaisir associé :
- celui d’abord de la course en elle-même, qui est pour le chien une source de motivation et d’excitation grâce à l’effort physique engendré,
- celui ensuite de l’acquisition de l’objet, qui lui procure la satisfaction de l’objectif atteint.
Jouer avec son chien en lui lançant une balle est donc bon pour lui car son mental va être “boosté” par de la production de dopamine.
On comprend mieux maintenant pourquoi certains chiens deviennent accros au jeu de balle !
La couleur y est aussi pour quelque chose
Si on s’en tenait à ces seuls constats chimiques, on n’aurait pas complètement fait le tour de la question.
En effet, les fabricants de jouets sont parfaitement au fait des couleurs qui vont stimuler nos boules de poils. Et il s’avère que ce point est assez décisif dans la façon dont va réagir l’animal face au jouet.
Les chiens ne perçoivent pas les couleurs de la même façon que les humains, même s’ils ne sont pas condamnés au noir et blanc, contrairement à ce que beaucoup d’entre nous pensons.
Simplement, leurs cellules rétiniennes ou cônes à l’intérieur de leurs yeux sont “programmés” de telle manière que les signaux envoyés au cerveau sont un peu différents des nôtres.
Chez l’Humain, l’œil est capable, grâce à 3 types de cônes, de percevoir les couleurs fondamentales : rouge, verte et bleue. Ces signaux sont ensuite transmis par les voies optiques vers le cerveau sous forme de messages codés par couples antagonistes rouge-vert et bleu-jaune.
Le cerveau élabore alors la sensation colorée au niveau du cortex visuel puis d’autres centres cérébraux nous font prendre conscience de la perception colorée.
Les chiens, eux, ont seulement 2 cônes : l’un sensible au bleu, l’autre sensible au jaune. Cela signifie que la palette de couleurs disponibles est moindre chez eux que chez nous.
Concrètement, les chiens détecteront aisément le bleu et le jaune, ce qui doit nous pousser à privilégier ces deux couleurs lors de l’achat d’un jouet. Vous comprenez mieux à présent pourquoi ils sont dingues des balles de tennis ! A l’inverse, ne vous étonnez pas s’ils éprouvent quelque difficulté à trouver une balle rouge sur un gazon vert !
Comme il est bon de mâcher…
Le réflexe prédateur, même s’il a été fortement altéré par la domestication, reste vivace.
Ainsi, les loups et les chiens sauvages se nourrissent à 50% environ de carcasses, nécessitant un temps de mastiquage très long. Le chien ne sera évidemment pas sur ces standards mais il appréciera toujours la possibilité d’avoir quelque chose dans sa gueule et de mastiquer. D’autant plus que la mastication est pour lui une activité relaxante, qui va sécréter des endorphines et des hormones de bien-être.
Reste à lui fournir les jouets qui permettent ce processus en toute sécurité afin d’éviter les ingestions accidentelles. En tant que maître, vous devez être vigilant et anticiper le fait qu’un jouet peut être détruit à force d’être mastiqué, et donc engendrer de possibles accidents.
Quand le maître est plus dingue de la balle que son chien…
Il peut arriver parfois que le chien ne soit pas si accro à la balle au départ mais qu’il le devienne à force d’être stimulé par son maître. Comment est-ce possible ?
Chacun de nous l’a déjà vécu avec son chien : un jour de pluie ou de grand froid, on a la flemme de sortir pour une longue promenade, donc pour stimuler Bobby, on va jouer à la balle avec lui.
Si cette habitude se répète souvent, c’est le début de l’addiction ! Vous êtes dans votre lit ou à votre bureau, vous lancez la balle et attendez qu’elle revienne…
Sauf que ce n’est pas très satisfaisant dans la relation que vous nouez avec l’animal car cela devient la pratique de jeu par défaut.
La situation peut même devenir problématique dans le sens où, si le maître décide d’arrêter le lancer de balle ou n’est plus en mesure de se livrer à l’exercice, cela va générer chez l’animal incompréhension et frustration. Et le cercle vicieux qui va avec…Gémissements, aboiements, etc…
Éviter le développement de tendances compulsives
Dans certains cas, les chiens sont si attachés à leur balle qu’ils en développent une sorte d’obsession. C’est le cas quand l’animal réclame en permanence de jouer à la balle et semble se désintéresser de tout le reste.
Les chiens sont plutôt enclins à développer ce type de tendances compulsives : tourner sur soi-même, essayer d’attraper sa queue, se lécher, se mordiller les pattes ou d’autres endroits de leur corps, sauter sur des mouches imaginaires, etc…
De ce point de vue, il ne faut pas sous-estimer les effets néfastes de pratiques de jeu de balle trop fréquentes ou prolongées. Cela peut se matérialiser par du stress ou au contraire de l’excitation produite par les endorphines.
Dans les deux cas, il y a déséquilibre chimique et donc ce n’est pas bon.
En conclusion…
Vous l’aurez compris, tout est question d’équilibre.
Stimuler de temps en temps son chien avec un jeu de balle va assurément lui procurer beaucoup de plaisir.
Il ne faut pas en revanche que cette activité devienne exclusive dans la relation entretenue avec lui.
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